Crise ou pas crise, la façon de faire nos courses alimentaires évoluent et se diversifient. En magasin classique ou coopératif, en drive, en livraison ou livraison collaborative, en click & collect, par des services à la personne, par drone, il y en a pour tous les goûts et toutes les valeurs. Nous vous proposons un petit tour d’horizon de ce qui se fait en 2021, dans les courses alimentaires.
À la mode à la mode
Si se rendre en magasin est bien entendu le mode de courses le plus courant, les autres manières de faire des courses ont progressivement grappillé des parts de marché. De nouvelles formes sont également apparues depuis quelques années, comme la livraison collaborative, dont la crise sanitaire actuelle a fait bondir l’activité. La livraison à domicile se cherchent encore, sauf en ville. Le click & collect explosent chez les petits commerces et les producteurs. Les supermarchés collaboratifs progressent partout en France. La livraison par drone passionne les techos. Les courses par les acteurs des services à domicile s’organisent. Et vous comment faites-vous vos courses ?
Faire ses courses en magasin …
La très grande majorité d’entre nous se rend toujours en magasin. Pas besoin de se créer un compte en ligne sur les sites et applications des enseignes. Ceux qui ne sont pas à l’aise avec le numérique ne le font pas de toute manière. Ce mode de courses répond à un besoin de spontanéité et nécessite peu d’organisation. On sort de chez soi et on y va, tout simplement. Pas besoin d’attendre la fin de journée ou le lendemain pour aller chercher sa commande drive, ou trouver un créneau de livraison dans son planning. Faire ses courses en magasin, c’est aussi se laisser tenter par de nouveaux produits. L’assortiment est complet, contre 70% à 80% de présence sur les sites de drive des enseignes. Enfin, on ne le dit pas assez, mais c’est également un moment de sortir de chez soi, un moment pour soi.
… ou en supermarché coopératif et collaboratif
À la différence des clients qui se rendent en magasin, il y a les clients qui se rendent dans LEUR magasin. Comment est-ce possible ? On appelle ça les magasins coopératif. Pour ne vous citer que le plus connu, La Louve à Paris, est issu d’un concept déjà existant à New York depuis 1973. C’est une coopérative détenue par ses clients, qui souscrivent à des parts du magasin. Eux seuls ont le droit d’y faire leurs achats … en échange de leur implication quelques heures par mois.
Le premier avantage, c’est le prix des produits. De 20% à 30% moins cher (selon eux) du fait de l’absence de charges salariales sur les coopérateurs qui oeuvrent bénévolement à faire tourner le magasin. Le deuxième avantage, le choix des produits, qui sortent de l’ordinaire des grandes surfaces. On y trouvera peu de Nutella donc (mais c’est possible) par exemple ou de produits très industrialisés. Les coopérateurs décident des produits qui seront mis en rayon.
Le drive à toujours la cote
Le système de courses par le drive a la cote, à n’en pas douter. Les chiffres sont clairs et nets. Chaque année depuis son apparition en 2004, ce mode de courses gagne des adeptes. La crise de la COVID-19 a accéléré le mouvement. Aujourd’hui, selon l’agence d’étude Nielsen, 8% de les clients des enseignes de la distribution l’utilisent. A souligner que les plus de 60 ans auraient même pris le pli du numérique. L’augmentation serait de 22 points entre avril et septembre 2020, avec 37% d’augmentation du nombre d’utilisateurs (étude Échangeur BNP Paribas, Kantar, 2020).
Les raisons du succès du drive sont nombreuses. Pas besoin d’entrer dans le magasin et de « perdre son temps ». Commande depuis son canapé ou son bureau en quelques clics. Rapidité pour récupérer sa commande aux bornes des magasins. Bref, un gain de temps pour ceux qui n’aiment pas faire les courses.
Le click & collect en expansion
Le drive et le Click & Collect c’est pareil. Sauf que le premier est une option du second, en proposant au client de rester dans sa voiture. Perso, je sors quand même ouvrir le coffre, dire bonjour, proposer mon aide. On n’est pas des animaux.
Le click & collect connaît son succès pour les petits commerçants et les producteurs qui n’ont pas les moyens de s’offrir des sites de ventes en ligne. Le bénéfice important est de rapprocher les commerçants de leurs clients, et pour les producteurs, de se passer d’intermédiaires. Vous connaissez certainement la Ruche qui dit Oui.
Nombre de startups se sont ainsi lancées dans l’aventure depuis quelques années pour proposer des sites de vente en ligne.
Le deuxième avantage, c’est de pouvoir se regrouper entre commerçants sur une même plateforme. Pour élargir l’offre de produits et mieux rivaliser avec les grands supermarchés.
Même le Gouvernement le recommande. En prime, il vous met en relation avec des solutions, selon vos besoins.
La livraison de courses à domicile
On connaît bien le principe de la livraison de courses à domicile. Également dopé par la crise sanitaire, son avenir est toujours incertain. Pourquoi ?
Autant le mode de courses drive est un compromis acceptable pour les enseigne, autant la livraison dépasse les limites de la rationalité économique. Pour le drive, les enseignes dépensent de l’argent pour préparer votre commande. Elles doivent tout d’abord construire des centres de préparation de commande, pour être efficace. Parce que se déplacer dans le magasin en récupérant les produits en rayons (méthode dit du « picking » n’est pas du tout rentable). Elle doivent également payer leurs salariés qui vont préparer votre commande. Le tout, aux frais de l’enseigne, qui ne répercutent pas ce coût sur votre ticket de caisse.
En revanche, pour la livraison, l’absorption du coût de préparation de commande et de la livraison est impensable (camion, temps passé par le conducteur, carburant). Elle est donc généralement payante au delà d’un certain kilométrage et les clients ne sont pas nombreux à vouloir payer. Le modèle du dernier kilomètre n’est donc pas encore trouvé… du moins à la campagne.
En revanche, en ville, les kilomètres entre le magasin et le lieu de commande sont faibles. Ce qui permet à un grand nombre de commerçants locaux alimentaires de livrer leurs clients. La plateforme la plus connue sur le sujet de la livraison de petits commerçants est Epicery. Fromages, légumes, viandes à portée de main, sans bouger de chez soi. Outre ce mode de commande, c’est une visibilité importante qui est « offerte » aux commerçants, dont le budget pour s’équiper en vitrine en ligne est proche de zéro.
La livraison « collaborative » de courses
Autre mode récent de courses, la livraison « collaborative ». Justement pour que l’enseigne ne supporte pas tout le coût de la livraison, elle peut faire appel à des startups qui proposent de trouver des relais en lieu et place de cette logistique : les particuliers.
Le mot « collaboratif » est entre guillemet car ce mode de courses n’a pas grand chose de collaboratif puisqu’il n’y a pas de collaboration mais bien un échange de service contre rémunération. Les utilisateurs ne se parlent même pas pour se demande service.
Le principe est simple. Les clients font leurs courses sur le site drive de leur enseigne. La plateforme intermédiaire envoie une annonce aux livreurs particuliers potentiels, qui répondent le plus vite possible pour gagner la livraison. Celui-ci va ensuite la chercher à leur place et la livrer, en échange d’une rétribution. C’est une sorte de Uber de la livraison de courses à domicile. Les chiffres de la startup Shopopop sont éloquents. 600 000 courses auraient été livrées par des particuliers en 2020, soit 388% d’augmentation par rapport à 2019.
La crise sanitaire actuelle est un des facteurs de succès de ce mode de courses. Autant pour les clients qui veulent se faire livrer en période de confinement que pour les particuliers pour gagner un peu d’argent.
Une autre solution propose un service libre d’entraide. Courseur, l’organisation de courses entre voisins. Depuis une application et un site, les utilisateurs sont libres de se contacter pour s’organiser. Cette application collaborative est 100% solidaire et gratuite. Personne ne peut se rémunérer pour se rendre service. Intermarché et ses filiales Netto et de bricolage Bricorama et Bricomarché soutiennent l’initiative et la diffusent dans leurs magasins.
Les courses par les services à la personne
Les différents modes de courses que nous venons d’énumérer ont un point en commun : il faut être autonome. Et pour le drive, la livraison et la livraison collaborative, il faut être habile avec les outils numériques. Ce que ne sont pas des millions de Français. Qui s’occupent d’eux alors si ce n’est pas leurs proches aidants ? Les professionnels des services à la personne.
Les services à la personne, ce sont 26 activités, exercées à domicile. Elles facilitent la vie quotidienne des familles et l’accompagnement des enfants en bas âge, des personnes fragiles, âgées ou handicapées.
Si vous ou un proche ne pouvez pas faire vos courses, il est possible de demander à des professionnels de confiance de s’en charger. Le mode opératoire est simple. Après signature d’un contrat de prestation de courses à domicile, un-e auxiliaire de vie se rend au domicile du client pour prendre la liste de courses (elle peut être envoyée numériquement aussi) et un moyen de paiement. Il existe désormais des solutions de paiement sécurisé pour les services à la personne, donc pas d’inquiétude. L’auxiliaire se rend en magasin et ramène les courses au domicile du client. La plupart du temps, les courses sont rangées. On discute des repas de la semaine. L’accompagnement est d’abord humain avant d’être logistique.
Les courses par drone
C’était une blague. On n’y est pas encore malgré les images fantasques diffusées par les médias pro-technologie.
Photo de couverture par Gaelle Marcel sur Unsplash