Avant de me mettre sur Courseur je ne faisais pratiquement pas de listes de courses. On peut s’organiser sans listes de courses. Quand je me rends en magasin, je flâne dans les rayons et j’aime imaginer les plats que je vais faire pour la semaine. Mais il y a toujours un moment où on fait une, car nous n’avons pas la capacité continuelle de penser à tout.
Qui fait des listes de courses ?
Si on avait le cerveau de Rainman, on n’aurait pas besoin de faire des listes de courses. Mais ce n’est pas le cas (et c’est tant mieux à bien des égards).
Pour les autres, soit on ressent le besoin de s’organiser, soit on n’en ressent pad le besoin car on se fiche d’oublier des produits. Oublier ou non un produit, ça n’a effectivement d’importance que pour ceux qui en accorde. Entre les deux, il y a d’autres motivations qui font qu’on a envie de mieux s’organiser. Il y a ainsi plusieurs traits de personnalités qui caractérisent ceux qui font des listes de courses.
- Les stressés (désolé pour le terme) qui ne pourraient s’en passer parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement que de tout contrôler. Le fait de ne pas tout maîtriser est source de stress.
- Les efficaces, qui ont l’ardente envie de ne pas perdre de temps. Les produits de la liste sont notés proprement, par rayon, pour faire les courses rapidement.
- Les méthodiques. Ce n’est pas le gain de temps qui les intéressent (quoi que c’est une bonne raison aussi) mais le fait de ne pas vouloir subir les conséquences de certains oublis. Ce ne sera pas grave si le plan ne se déroule pas sans accroc. Mais ils savent que c’est pénible d’oublier car ils vont devoir y retourner ou s’en passer.
- Les écolos. Pour ne pas faire d’aller-retours et polluer.
- Enfin, les esthètes. Ce n’est pas l’efficacité mais le fait que si tous les ingrédients ne sont pas achetés, c’est le moment parfait qui peut tomber à l’eau. La qualité de ce qu’ils prévoient de cuisiner en dépend.
Pour ceux qui aimeraient aller plus loin, il y a ce podcast sur France Inter qui explore la face cachée des to do listes.
Oublier un truc, ce n’est pas grave
Dans le fond, oublier un truc, ce n’est pas grave. Nous ne sommes pas infaillibles et ce n’est pas la compétition de l’organisation. Si vous oubliez les cornichons aigre doux pour l’apéro, il y aura peu d’incidences d’importance. Si vous les oubliez alors que vous aviez envie de faire des burgers, ha mince … ha non, en fait ce n’est toujours pas grave en soit. Simplement, ce sera un peu moins bon.
On peut jeter un regard narquois à tous ceux qui remplissent leurs caddies en suivant à la lettre cette longue liste écrite sur papier. On peut se prévaloir d’une certaine idée de faire des courses libérés de toute organisation. Mais bon, c’est plus facile de ne pas être méthodique quand on n’a personne d’autres personnes à gérer que soi-même.
Oublier un truc, c’est chiant
C’est juste que c’est chiant d’avoir oublié un truc. Surtout quand c’est un élément clé de la maison, on pensera au papier toilette par exemple. Pour le gateaux, s’il n’y a pas les bougies, il y a moins de magie. De la purée sans beurre, c’est un pêché. Un baba sans rhum, c’est carrément ridicule. Des endives aux jambons au déjeuner dominicale sans jambon, sans crème et sans fromage râpée, autant vous dire que c’est pas à 15h que je les aurais eu finies (forcée par ma grand-mère), mais à 17h.
Oublier un truc, ça a des conséquences, comme on vient de le voir, sur des moments merveilleux en famille. Mais ça dérègle aussi tout notre planning. Car comme on dit chez nous, quand on n’a pas de tête on a des jambes. Et en campagne, quand on n’a pas de tête, on a sa voiture. Et on en fait des kilomètres en plus dans la semaine parce qu’on n’a pas pensé à faire une liste pour pas oublier des produits. On pourrait en économiser beaucoup du carbone si on était pas autant des têtes de linottes.
Le temps des courses étant tout de même non négligeable en France, on comprend ce désir d’organisation. Parce qu’on n’a pas que ça à faire non plus.
Les listes de courses, c’est pour les esthètes
J’ai un copain qui dit souvent qu’il faut respecter les choses. Quand tu joues au poker, tu prends de belles cartes, de beaux jetons et surtout tu mets un beau tapis vert en feutre en dessous. C’est comme quand tu joues à la console, tu te laves les mains avant de toucher aux manettes, pour ne pas les graisser avec tes mains poisseuses.
Pour les courses c’est pareil. Tu utilises une liste de courses. Si ce n’est pas Courseur, c’est une autre (même si les autres n’ont pas les vrais produits comme en magasin). Ou alors, sur du papier, avec une jolie écriture. Et tâche de ne pas l’oublier comme la dernière fois.
Ne rien vouloir oublier c’est aussi vouloir faire les choses biens. Il y a un certain esthétisme à aimer faire les choses bien. Une sorte d’engouement et de réjouissance mélangés à vouloir atteindre le but que tu t’étais fixé mentalement. Ce soir, je vais lui faire à dîner et ce sera parfait. Dimanche midi, quand la famille arrivera, le repas sera parfait.
Pour conclure. En faisant les choses à l’arrache, tout se déroule mal et on le sent à la fin. Sauf si ça ne concerne que vous et que ça vous est égal.
Par contre, en faisant une liste de courses, il y a une sorte d’implication avant l’événement, qui se ressent au cours de l’événement, par ceux qui participent à l’événement. Si le voyage c’est aussi le chemin, alors la liste, c’est aussi les courses.